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4 décembre 2010 6 04 /12 /décembre /2010 09:58

Une femme faisait du lèche vitrine avec sa petite fille habillée tout en rose parce que le rose, c'est sa couleur préférée.

La couleur préférée de sa mère.

 

"Maman..."

 

"Oui?"

 

"Pourquoi le monsieur est couché par terre?"

 

"Mais je ne sais pas moi, il a un problème... il est malade..."

 

"Maman... pourquoi il y a des gens autour de lui?"

 

"Parce que les gens sont curieux... c'est toujours la même chose... quand il y a un accident les gens veulent savoir ce qui se passe..."

 

"Il a eu un accident le monsieur?"

 

"...Mais quel monsieur ma chérie?"

 

"Le monsieur par terre devant le square..."

 

"Ah... lui! Non, il n'a pas eu d'accident... c'est un sdf... c'est normal qu'il soit par terre..."

 

"Pourquoi?"

 

"Parce que c'est sa maison le trottoir...il est dans son lit, tu vois.."

 

"Mais ça veut dire quoi SDF?"

 

"Ca veut dire sans domici.. c'est quelqu'un qui n'a pas de maison."

 

"..."

 

"Regarde le joli manteau rose! Est ce qu'il te plait?"

 

"Non pas du tout. Je n'aime pas le rose, Maman, tu sais bien, ma couleur préferée c'est le noir."

 

"Et son écharpe assortie! C'est absolument adorable.Allez, tu vas l'essayer!"

 

"Mais Maman!"

 

La femme entraîna sa petite poupée dans le magasin pendant qu'un véhicule d'urgence se garait devant le square.

Les badauds s'écartèrent. De toutes façons, il n'y avait plus rien à faire.

 

"Il est mort de froid le pauvre homme."

 

"Quand je pense que je lui ai donné un euro hier soir... regardez sa coupelle pleine de pièces.. ça lui aura même pas servi!"

 

"C'était bien la peine tiens... vous voulez récupérer votre argent?"

 

"Ben oui, il va plus en avoir besoin là où il va.Tandis que moi, avec la crise... "

 

Le généreux donateur récupéra sa monnaie.

Les secours recouvrirent le corps avec une couverture et sortirent le brancard.

Au même instant la femme et son enfant tout de nouveau rose vêtue sortirent du magasin.

La petite chouinait dans son écharpe pailletée.

 

"Anasthasia, tu vas recevoir une fessée!"

 

La petite arrêta net de pleurer lorsqu'elle vit que l'on emmenait le clochard sur un brancard.

 

"Maman, tu t'es trompée, il a eu un accident le monsieur! "

 

"C'est possible! Viens là que je te mouche!"

 

"Il est très malade?"

 

"Souffle!"

 

" PCHHHHHHH ... Il est très malade?"

 

"Oui, s'il y a les secours, c'est qu'il est très malade..."

 

"Maman, tu t'es trompée, tu as dit que le monsieur n'était pas malade... et pourquoi les gens ils ramassent les pièces qui sont par terre?"

 

Le portable maternel interrompit la séance de questions improbables.

 

"C'est le bureau de Maman, va regarder les images sur le kiosque ma chérie..."

 

"Là où il y a des journaux? "

 

"Oui, c'est ça, c'est bien.... allô mon amour?"

 

Anasthasia resta un moment contemplative devant la poitrine surdimensionnée d'une star du porno en couverture de Paris-Match puis alla ramasser des noisettes déchues, c'est l'automne, au milieu des déjections canines.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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19 février 2010 5 19 /02 /février /2010 15:01

Dans l’actualité, un livre d’E.Badinter que je n’ai pas lu , opposerait la bonne mère à la femme libre.

Les commentaires sur divers sites et blogs suscités par cette ambivalence sont formels.

D’un côté il y a ceux qui voient en E. Badinter une protectrice de la femme libre, et ceux qui la fustigent de sa critique envers l’allaitement (un joug) et l’alimentation tout bio de bébé  (un esclavage), entre autre.

 

Ce que je constate en analysant les très nombreuses réactions, c’est que E. Badinter voudrait démontrer que pour être une « bonne mère », il ne faut pas être la « mère parfaite ».

 

A priori, la perfection étant une notion subjective et un fantasme, je suis tentée de ne pas accorder le moindre intérêt à une telle démonstration.

 

Il s’avère que ses étiquettes de « féministe » et de « philosophe » lui  confèrent un poids significatif dans une réflexion pour le moins substantielle :

Qu’est-ce qu’être mère ?

 

Au-delà de la définition du dictionnaire du mot « mère », (femme qui a mis au monde , qui a porté, nourrit son enfant, enceinte) il y a celle donnée par la société à laquelle on appartient, la société voisine, lointaine, celle que l’on réfute, ou à laquelle on voudrait adhérer, celle dans laquelle on se retrouve, celle qui culpabilise, celle qui fait le jeu des publicitaires, celle de ma Grand-mère..

 

Il y a un seul dénominateur commun à toutes, c’est le lien à l’enfant.

Penchons nous sur la Déclaration des droits de l’enfant de 1959, qui résume l’essentiel de ce qui est nécessaire pour assurer son développement, sa protection, sa santé, son bien-être son épanouissement.

 

http://www.droitsenfant.com/declaration_droit_enfant.htm

 

 

Le rôle de la mère (du parent) est circonscrit dans ces 10 principes fondamentaux qu’E. Badinter, ni ses détracteurs ne contesteront.

 

Alors quelle est la nature du désaccord ?

 

D’abord, il y a le débat antédiluvien et vétuste du « tout blanc » versus « tout noir ».

Qui a au moins le mérite de faire la lumière sur chacune des parties.

Les femmes qui aiment allaiter, les femmes qui n’aiment pas ça, les femmes qui cuisinent des petits plats « maisons »pour leur progénitures, celles qui ne jurent que par le petit pot, celles qui lavent les couches en tissu, celles qui utilisent les jetables..

 

Merde ! 

Élevons le débat !

 

S’agit-il de l’enfermer dans « ma méthode est meilleure que la tienne ? »

Ou au contraire de révéler l’abyme entre être une femme et être une mère ?

 

 

Pour les unes ( E. Badinter et consorts ) l’instinct maternel n’est pas physiologique et annihilerait une partie de l’entité féminine.

A savoir une femme ne doit pas être culpabilisée d’aller travailler plutôt que de rester 24/24 avec son nourrisson.

La libération de la femme dans les années 70 a sonné le glas de « la femme au foyer, qu’elle y reste ». Une avancée pour celles qui voulaient faire carrière ou ouvrir un compte bancaire sans l’autorisation du mâle dominant.

 

Pour les autres, (les femmes au foyers modernes,celles d’aujourd’hui et consorts), nier la  bienfaisance de leur situation à la maison résonne comme une aliénation rétrograde.

L’occupation de leur temps étant consacrées aux tâches maternelles pour lesquelles elles éprouvent du plaisir , ces femmes ne comprennent pas la réprobation dont elles sont l’objet..

 

 

Je m’interroge alors sur l’origine d’un tel clivage entre les « bonnes et les mauvaises » mères, les femmes « libres » et les « prisonnières ».

N’y a t’il pas une volonté de la part de chacune des parties de s’affirmer au détriment de l’autre ?

Je vais travailler par ce que je suis une femme libre, j’allaite parce que je suis une bonne mère.

 

Madame E. Badinter n’aurait-elle pas cédé aux sirènes du prosélytisme du « travailler plus pour gagner plus » ?

 

J’aimerais bien savoir comment elle  a élevé ses propres enfants et quel enseignement elle en a tiré.

J’aimerais savoir si elle a conscience que si pour certaines le travail est un droit , il est surtout un devoir.

Que la majorité des femmes qui ont recours aux plats tout préparés et aux couches jetables le font par économie de temps.

Assumer un travail à temps plein, à moins d’être actionnaire à plus de 10% d’une grosse boîte de pub , en plus d’avoir des enfants est une négociation quotidienne avec son emploi du temps digne de figurer dans le livre des records.

Et peut être que dans ces cas là,  les femmes auraient tendance à « oublier » leur féminité.

 

Mais quelle féminité ?

 

 

En quoi l’allaitement est un déni de féminité ? (Quand on est une femme bien sûr,  les déviances sexuelles, ce sera dans un autre post).

 

En quoi proclamer la libération de l’asservissement maternel par le travail un respect du droit de la femme ?

Depuis quand Madame E. Badinter est-elle la garante et la porte-parole de toutes les femmes sans exception ?

 

Encore une fois, je n’ai pas lu son livre.

Mais le jugement de valeur qui en transpire à travers la foultitude de réactions,  laisse à supposer que les milliers d’années de lutte acharnées contre l’oppression et pour la liberté peuvent être foulées au pied par « l’intelligentsia » en excès de zèle.

Car n’y a-t-il pas une forme de pensée plus stérile que celle qui consiste à méjuger, à affirmer, à anathématiser ?

 

Je suis heureuse de savoir qu’il y a de multiples possibilités dans la manière d ‘être une mère, d’être une femme.

Rassurée par toutes ces voix qui s’élèvent de part et d’autres pour faire exister les divergences.

Tranquillisée pour l’instant car aucun n’a encore conçu le dessein de légiférer sur des inepties telles que l’obligation ou l’interdiction de l’allaitement.

Puisque chacun fait comme il le souhaite, quel est le problème soulevé par E. Badinter ?

 

Rendre à César la place de la femme tronquée par le rôle de maman.

 

Je peux comprendre que pour certaines femmes frustrées ou névrosées, (à l’instar d’exemples lus ici et là) le livre soit un réconfort pour elles qui n’assument pas leur prise de position.

Et qui ont besoin d’un Grand Manitou pour les encourager dans la voie du petit pot.

Et qui ont besoin d’un interprète respectable pour leurs angoisses telles que :

 

« Je vais au Spa 3 fois par semaine, chez l’esthéticienne, chez mon coach sportif, j’ai souvent la gueule de bois des soirées de boulot capitales pour mon avancement, je déteste cuisiner  et je confie mes enfants à une baby sitter au noir. Suis-je une bonne mère ? »

 

« J’ai eu une grossesse épouvantable, un accouchement difficile, ma promotion refusée à cause de mon congé mat, un allaitement qui m’a déformé les seins et qui m’a rendue moins désirable aux yeux de Jules , une sainte horreur du scato et donc de changer les couches, ai-je le droit de vouloir à tout prix me sortir de là ? »

 

Après tout, Madame E . Badinter est la voix de celles qui souffrent à l’image d’une de ses déclarations lors de la promo :

 

«  Ce livre est un cri d’inquiétude. J’ai voulu le publier trente ans , jour pour jour, après « l’Amour en plus », en tentant de faire le bilan de ce qui s’est passé depuis 1980.

Ce qui m’importe , c’est la liberté de choix des femmes, l’égalité des sexes, qui sont contrecarrées par ce modèle de la femme-mère parfaite dominant aujourd’hui. »

 

Et surtout :

 

« Je suis une mère « médiocre »  comme , je crois , l’immense majorité des femmes. Souvent on croit bien faire et on réalise après qu’on s’est trompée. »

 

 

Nous y voilà.

Le fin mot de cette recherche.

Le réhabilitation personnelle.

 

La maternité pourrait être une valeur cotée sur les places boursières.

Sur laquelle on spécule allègrement.

Si le principe du questionnement est l’essence même de notre psyché, il est aussi un fonds de commerce pour les « bien-pensants ».

Il ne faut pas l’oublier.

 

On était en droit d’attendre qu’ E. Badinter dont le mari s’est illustré dans des combats prestigieux et efficaces , mette à profit sa matière grise pour autre chose qu’une trompeuse analyse .

Cette prétendue observation d’entités aussi copieuses que « femme » et « mère » ne serait rien d’autre qu’une connivence surfaite  avec des lecteurs motivés par l’écho de la déception ?

 

 

Je ne lirai pas quelque chose d’aussi infécond sur un sujet si vaste qu’il ne mérite pas les raccourcis.

En revanche, je m’interroge, sur la capacité d’épanouissement de chacun dans tous les domaines, y compris l’existence et l’enfantement.

 

 Et je crois que le conflit « mère » « femme » à l’origine de mon billet est avant tout un problème individuel dont la clef se trouve en chacun, en chacune de nous.

 

Comme je l’ai soulignée, la préoccupation de l’enfant , source de la plus grande attention a été clairement définie dans la Déclaration plus haut.

Alors n’y a t’il pas une ambivalence intérieure commune à tous , entre ce que l’on désire, ce que l’on fait, et ce que l’on est, qui, par extension (du domaine de la lutte ?) nous projette dans une infinités de « possible » tant que l’on vivra ?

Au lieu d’une inquiétude , qui a titillé l’ego d’E. Badinter, ne faut il pas simplement accepter la foultitude de choix , et en renonçant à toujours tout optimiser, à vouloir faire systématiquement le bon, s’approprier ce qui n’en est pas moins le nôtre ?

 

Cela rejoint l’idée d’assumer qui on est, en dépit des hordes discriminatoires souvent animées par leur propre inassouvissement.

 

Pour ma part, qu’une mère allaite, ou pas, qu’elle passe des heures à la cuisine pour préparer une nourriture « saine » ou qu’elle s’en remette aux étiquettes collées sur les emballages du « tout-prêt », qu’elle s’accomplisse dans son boulot, qu’elle s’accomplisse à la maison, n’a strictement rien de contradictoire avec le fait d’être une femme.

 

Une femme n’a pas besoin d’enfant pour être. Elle l’est dans sa nature sexuée.

Une mère (un parent) répond de la vie d’une personne à sa charge.

A priori jusqu’à la majorité du gamin.

Et tant qu’elle (ils) respectent les droits vus dans le code, chacun ses ficelles pour y arriver.

 

En conclusion, opposer « une bonne mère » et « une femme libre » revient à créer le buzz.

Dans l’imaginaire collectif, la pensée ordinaire, on est soi l’un soit l’autre et vouloir être « parfaite » une utopie selon E. Badinter qui avoue son propre échec en la matière.

 

Et si on était simplement soi ?

Et si on laissait à ses amateurs de sensationnalisme leurs chicanes d’un autre âge ?

 

Et si on était heureux d’être une femme, une mère ou pas, un homme, un grand-oncle, que sais-je.. et si on vivait bien, nous, avec toute notre substance ?

 

(Comme quoi, l’argent ne fait décidément pas le bonheur ! )

 

Et si on affrontait nos doutes, et si on commettait aussi des impers, des erreurs, et si c’était tout simplement tout ça ensemble, vivre ? Etre une femme, une mère... exister.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 12:45

Il y a tellement de choses moches, imbéciles, absurdes, inutiles, intéressantes , vides qui circulent.

Existe-il un humain capable de penser une idée révolutionnaire?

Avec le soucis que cela serve à tous?
Sans vouloir en tirer aucun profit personnel?

Oui.

C'est juste en dessous.
Avec les sous-titres de ton choix.
Tout simplement.

        

 

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27 janvier 2010 3 27 /01 /janvier /2010 22:30
Imaginons un instant que le monde n'est pas tel qu'il est, mais tel qu'on le souhaite, ou à l'inverse tel qu'on ne le voudrait pas.

Prenons en exemple, le mien, Pimprenelle, et examinons la situation.

A-Le monde tel qu'il est: la Terre,  3éme planète du système solaire, aux 6000 langues connues, avec 6 milliards 788 millions d'habitants. 
B-Le monde tel que je le perçois: inégal et avec des ressources qui s'épuisent.(Je pourrais dire mille autres choses mais je vais faire simple, pour cette fois.)
C-Le monde tel que je le souhaite: redistribution des richesses, (pays riche à pays pauvre dont on a pillé les richesses) arrêt total de l'expérimentation animale, réforme de la médecine(1) et de l'enseignement(2) , (je pourrais dire mille autres choses, mais je vais faire simple, encore une fois.)
D-Le monde tel que je ne le voudrais pas: une planète dirigée de plus en plus au service des lobby, sans aucune évolution.(Je pourrais dire mille autres choses, mais je me tiens à ma résolution.) 

Faisons le point.
Le monde tel que je le perçois A,  et le monde tel que je ne le voudrais pas, D se rejoignent.
A=D, suis-je donc pessimiste?
C, est ce une utopie?
C opposé à A, suis-je malheureuse?
D va détruire A: défaitiste?

Bref, ma vie est elle terne et sombre ?
Non.
Le contraire.
B+D=j'aime la vie.
C= Une colère! Des coups de bâtons dans les chaînes qui ravalent l'homme au rang d'animal, l'animal à celui de cobaye, la vie, à celui de gâchis. Mon utopie est basée sur un cloaque et au lieu de voir sous les pavés la plage, je pense que sous les pavés, la vie! 

Pourquoi faudrait t-il que la révolte soit une cause perdue?
C'est la théorie des frileux qui jouent le jeu des arrivistes, un point c'est tout.
Pourquoi , penser à un monde meilleur,  serait-il enfantin, chimérique?
C'est le credo de ceux dont le pouvoir s'exerce sur les opprimés, les faibles et les démunis et qui, par la diffamation tentent d'étouffer dans l'oeuf qui se mettrait en travers de leur cupidité.

C'était une réflexion en direct sur Kogito, le bien nommé.
A vous, les commentaires.

(1) Marre des médecins (toutes disciplines confondues) qui :
-considèrent leur patient comme des tire-lires ambulantes.
-croient qu'ils ne doivent jamais expliquer leur diagnostics, leurs prescriptions.
-font le jeu des labos.
-font mal et vous disent que c'est vous qui êtes trop douillet(s) alors qu'ils sont brutes! (si je pouvais leur faire la même chose , oui, ça c'est une utopie!)
-ne préviennent pas et guérissent trop tard.

(liste à compléter par vos soins, si ça vous tente!) 

(2) Marre de l'enseignement débile qui:

 -atrophie l'imagination et l'épanouissement des élèves.
-est prodigué par les enseignants sans pédagogie, ni vocation, ce qui conduit l'élève a être dégoûté de certaines matières.
-applique des consignes ministérielles imbéciles exigeant un rendement.
-conditionne les réponses par coeur au détriment d'une compréhension intelligente.
-cautionne des centre aérés minables où les enfants sont livrés à eux mêmes alors que les encadrants papotent entre eux.
-paupérise les programmes .
-conditionne l'enfant à être l'esclave de la société.
-confine les enseignants à une fonction ingrate, minable, précaire. Alors qu'il sont les jardiniers de l'avenir! 

(idem!) 

 







 
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15 janvier 2010 5 15 /01 /janvier /2010 23:55

Il y a trois jours, un tremblement de terre a ravagé Haïti et fait toutes les unes des mass médias.

Depuis mon fauteuil, à Paris, je peux suivre les dégâts sur des images satellites, et me gaver jusqu’à l’étranglement de reportages saisissants pleins de cadavres et de ruines, d’Haïtiens en proie à la faim et à la soif, et de colis humanitaires jetés du haut d’hélicoptères sur lesquels se jette une horde de personnage que la détresse et l’instinct de survie rend animaux.

 

Je suis bien, calée, au chaud, repue, et si je veux contribuer à aider ce pays dans le chaos, les hotlines d’associations clignotent à l’infini en bas du cadre de la Tv.

Un journaliste m’informe que de nouvelles infos  arrivent dans cinq minutes, parfait, le temps de faire le plein d'aliments lights dans le frigo américain.

 

Cynique ? Oui.

Mais pourquoi ?

Je n’ai pas le sentiment que ce qui se passe soit ce qu’il faut que ce soit qui soit fait.

Mais encore ?

Je ne sais pas, une intuition, une idée paranoïde peut être..

 

Les gens meurent sous nos yeux, en direct, dans le dénuement le plus total.

Ils n’ont pas d’eau potable.

Mais l’armada de journalistes sur place, ils la trouvent où , leur eau ?

 

 

Il y a deux millions de personnes qui ont besoin d’une aide alimentaire, des cadavres putrides par dizaine de mille jonchant les rues, des prisonniers évadés en liberté, dans un pays qui n’a plus aucun gouvernement, des milliers de blessés qui attendent des soins vitaux, un risque d’épidémie grandissant.

 

L’enfer ?

 

Les Haïtiens sur place déplorent d’être traités comme s’ils étaient des bêtes sauvages.

Des architectes commencent à repenser la reconstruction et je pense moi, qu’ils sont en fait animés par le pognon, le flouze, le blé, la thune, le fric.

Grâce à internet, la communication a pu être établie avec les autres pays D’un autre côté, la prolifération d’images qui nous fait croire qu’on voit ce que les gens vivent sur place étant un leurre, j’ai envie de tout éteindre, pour essayer, dans le silence de me mettre à leur place .

Le puis-je ?

 

Partagée, parce que les promesses de dons affluent, ce qui ne serait pas le cas sans toute cette médiatisation.

Entre deux flashs info, les chiffres de la bourse et la pub pour Mac Donald.

 

Ce qui me gêne, c’est l’impression d’assister à un spectacle du fait de la théâtralisation des évènements qui n’ont pas besoin de toute cette mise en scène pour être terrible.

Les efforts des rédactions pour être les plus compétentes en catastrophe naturelle sont le reflet de la fausseté d’une valeur informative.

La surenchère des sujets sur place, d’un envoyé spécial micro à la main tandis que des enfants hurlent au sol démontre bien que j’ai tout lieu de m’inquiéter.

 

Comment l’Onu va t-elle gérer cette crise ?

Qui va restaurer le pouvoir là-bas ?

Comment va t-on soigner les gens dans les semaines à venir, les nourrir et les loger ?

 

Haïti, futur mouroir,  toi qui fût le premier pays au monde issu de l’abolition de l’esclavage ?

 

Des gens veulent partir de Port-au-Prince coûte que coûte, alors que les journalistes déambulent parmi eux afin de débusquer le témoignage le plus poignant pour l’édition du soir.

C’est ça qui me turlupine.

Cette injustice flagrante qui existe entre ceux qui ont tout perdu et ceux qui viennent les observer.

 

Bernard Kouchner accueille les rescapés au pavillon d’honneur de l’aéroport d’Orly, avant d’être conspué et de se carapater plus vite que ça.Néanmoins, non-stop, en boucle, seront diffusées les images de son sourire à Orly à la vue des victimes. Comme si il y avait passé la journée.

 

Affreux, va.

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11 janvier 2010 1 11 /01 /janvier /2010 09:35
Il est 9 heures moins une.
Une queue s'étire déjà devant le supermarché.
A l'intérieur, les employés s'activent à la mise en place ultime avant l'ouverture des portes.
L'agent de sécurité/armoire à glace va déverrouiller l'alarme.
Une cliente se prépare à entrer en force.
Elle prend de l'élan comme si pénétrer Monoprix relevait d'une épreuve du pentathlon.
Elle a la soixantaine gravée sur le visage et un caddie vide à bout de bras.
L'air féroce aussi.
Gros plan sur les portes automatiques qui coulissent.
C'est la ruée.
J'ai oublié de mentionner que c'est la période des soldes, ceci explique cela.
Ou pas.
Moi je viens uniquement acheter le petit déjeuner. Je n'ai plus de café, ni de lait pour le noyer.

C'est parti.
Je me faufile après le gros du peloton qui prend d'assaut les rayons vestimentaires, et bifurque par les produits ménagers pour gagner du temps.
Pas envie de me retrouver la dernière à la caisse pour un paquet d'arabica et un litre et demi de lait microfiltré.
Derrière toutes ces consommatrices dingues , férues de prix bas, levées aux aurores pour je ne sais quelle bonne affaire qui auront rempli leur chariot en un temps record de bas par lot de dix et de culottes criardes, de robes de chambre polaires pastels, de moulins à légumes et de coussins inutiles, tout ça parce qu'une pastille de couleur bien appliquée leur confère un prix défiant toute concurrence.

Après avoir slalomé entre les palettes pas encore déchargées du réassort matinal, je reviens, triomphante , vers la seule caisse ouverte, devancée, hélas, par la dame au caddie noir, la sprinteuse de l'ouverture, la sexagénaire.
Je tremble à l'idée qu'elle va étaler à l'infini le produit de sa pêche au gros, navrée de n'avoir pas su accélérer au dernier virage.
Car après avoir mis en sac puis ordonné ses achats en un rangement complexe et mystérieux dans son caddie personnel, je l'imagine prendre son temps pour vérifier le montant ânonné par la caissière, et détailler , article par article,  le pourcentage de rabais avant de sortir sa carte et d'en taper le code lentement, pour bien me faire trépigner d'exaspération.
Mais non.
En tout et pour tout, cette dame n'a qu'un seul achat. Et l'objet de sa course folle n'est autre qu'une assiette avec des fleurs dessus.
Dubitative.
Interloquée.
Tout ça pour ça dirait Lelouch tandis qu'elle file au trot vers la porte de sortie, vers d'autres points de vente , à la recherche de trouvailles telle que cette assiette incongrue , toute entière vouée à une quête mystérieuse du bibelot absurde, inemployable.

Travelling qui m'accompagne chez moi.
A l'encontre des passants qui luttent avec la chaussée glissante.
La vague de froid persiste et signe.
Je glisse jusqu'à mon digicode.
Je croise le postier emmitouflé , il me tient la porte, échange de sourire.
Bienvenue dans le couloir venteux jonché de prospectus qui forment, à force , un tapis jusqu'à l'escalier.
Je piétine les offres de crédit, les ramonages , les pizzas gratuites pour toute commande passée avant 18 heures.
Je laisse descendre la Famille Enretard qui déboule sur le palier et j'entame la montée .

Arrêt sur image.
La première fois que j'ai gravis ces marches tortues, c'était avec un meuble lourdingue. Il faisait chaud et moite, c'était la canicule et j'emménageais.
Deux portants se partageaient en tintant l'espace de la penderie.
Il n'y avait pas de rideaux aux fenêtres et le frigo peinait.

Je referme la porte, tombe sur l'étagère qui dégueule de souvenirs, la bibliothèque universelle que je m'emploie à remplir religieusement de livres merveilleux et je me dit que la dame à l'assiette trouverait certainement que chez moi, c'est le bazar.
"Et alors?" lui dis-je à moi-même.

Contrechamp sur ce qui me sert de bureau, encombré jusqu'à la lie par des liasses de feuillets, pêle-mêle, résultat de tapotements aléatoires sur un clavier Azerty.

Je fulmine.Je tiens le début du commencement de quelque chose, enfin je crois.
Et quand j'aurais enfin avalé mon lait au café, je pourrais m'y remettre.

Clap de fin.

 
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10 janvier 2010 7 10 /01 /janvier /2010 17:59

                                                 http://4.bp.blogspot.com/_ZOlBfp7-lkU/SxDy5bekZgI/AAAAAAAACKg/Z-ayh7Xsvnk/s1600/cours-de-theatre-id68.jpg


De la manière de se présenter.


Ce sont manifestement les premières lignes qui me font le plus peur car je n’ai encore rien écrit dans ce blog alors que je l’ai créé après mûre réflexion et des idées plein l’entendement .

 

C’est la crainte du ratage attitré ou bien l’angoisse de la méprise , je ne sais pas.

C’est pourquoi je lanterne à me préparer, je lambine à choisir mon accoutrement, mes sujets, mes parties et mes sous parties , que je recule au lieu d’avancer direz-vous, déjà consternés par les premières phrases.

 

Alors du balai, les affligés !

Dehors, les lecteurs chevronnés et corrosifs, assermentés pour l’analyse  buse du travail d’un autre !

Ouste les compulsifs de l’efficience, les critiques hâtives, automatiques, les fanatiques du rendement !

Je suis ici chez moi !

Et j’ai besoin d’un œil ami, d’un regard indulgent , compréhensif et disposé pour achever ma mise en route.

 

Puisque le ménage est fait, qu’en un clic, les importuns blasés et ennuyés sont partis par où ils étaient venus, le néant, je vais me présenter sous mon meilleur jour.

Du moins, je vais essayer, parce qu’avec la réalité consternante d’une nouvelle année qui se profile nettement plus pessimiste que les autres je n’ai pas envie de sourire du tout.

 

C’est pourquoi est né ce blog.

D’un désir d’aller de l’avant, d’une part, et de faire circuler des bouffées de chaleur au sein d’un monde froid et égoïste, si, de surcroît dévastateur lorsque l’on s’y attarde un peu, ou bien si on a tendance, comme moi, a regarder les infos en continuum , à s’étouffer avec son café devant les nouvelles sensationnalistes débitées par des présentateurs analphabètes et à commencer sa journée de mauvaise humeur parce que posséder un écran plat ne suffit pas à me rendre heureuse ici-bas.

Secondement :

Partager des coups de cœur pour des œuvres en tout genre quelles qu’elles soient (films, livres, musique, sculpture en pomme de terre) des moments intenses (rencontre extra terrestres, coucher de soleil sublimissime raté en raison d’un fort amas nuageux au moment M alors que l’appareil photo était sur pied) et des contre informations nécessaires à une indocilité vitale parce que l’instruction et la connaissance contribuent à me maintenir vivante.

Ensuite :
Si j’en ai le courage, m’atteler à brosser le portrait de figures épouvantables côtoyées plus en amont,et qui méritent d’avoir leurs trognes emplafonnées dans une galerie des horreurs parce qu’il n’y a aucune raison qu’elles résident ailleurs, ce qui est le cas pour l’instant et il faut que cesse cette iniquité.

 

Enfin, et surtout parce que mon besoin d’écrire est un besoin naturel que je différencie de celui de déféquer, ce dont certains auteurs ne sont pas capables, manifestement mais ça ne les empêche pas d’être publiés, et lus.

Chacun sa méthode.

 

Maintenant que vous avez une petite idée de ce qui vous attendra parce que j’en ai fait un juste exposé plus avant, je retire tout ce que je viens de dire, et vous vous rendez compte que je ne suis qu’une menteuse éhontée qui n’a pas l’étoffe de ses promesses et vous me tournez le dos.

 

Tant pis.

Parce que si je fais place nette dans mes idées c’est pour signaler que je suis capable aussi d’autre chose, d’aller là où vous ne m’attendez pas, et de me rebeller contre moi –même à des moments où l’auto suffisance insuffle la cadence.

 

C’est comme pendant un entretien pour un poste lambda .

Réciter les objectifs attendus dans un ensemble neuf à un auditeur satisfait de s’entendre dire le texte qu’il a pondu, a toujours été un fiasco.Rester dans les limites et les normes imposées , une difficulté, une souffrance, une aberration.


Me présenter et présenter mes idées lorsque j’ai rempli le formulaire d’Over blog a été l’objet d’un questionnement intense. Faut-il que je mette dans des cases mes sujets de prédilection, en boite mes colères, et mes troubles ?

 

Ceci est ma page, et si j’ai envie d’en faire un fatras inqualifiable, c’est mon affaire.

Personne ne vous force à me lire.

Merci quand même d’avoir essayé.

Et bonne journée.

 

Ps : Cogito étant déjà pris, j’ai opté pour un Kogito qui sonne comme un vocable japonais à forte consonance gastronomique.

« Une miso soupe et un Kogito au saumon à emporter s’il vous plait. »

 

 

 

 

 

 

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