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30 avril 2011 6 30 /04 /avril /2011 10:44

C'est ce qui est arrivé à Alice.

Alice au pays des merveilles.

Plus exactement "Les aventures d'Alice au pays des merveilles", titre original du chef d'oeuvre de Lewis Carroll auquel s'adjoint le formidable "de l'autre côté du miroir".

L'un comme l'autre n'échappèrent pas aux adaptations buses.

 

Grâce aux productions Walt Disney d'une part, mais surtout plus récemment,au moyen de la formidable super-bouse de Tim Burton, "Alice " ne peut que s'enorgueillir de son géniteur premier.

Lewis Carroll est bien le seul à nous avoir emmené au pays des merveilles.

 

Il existe une série télévisée d'animation japonaise diffusée dans les années 80 qui a eu le mérite de suivre les péripéties d'Alice avec assez d'exactitude.

 

Passons sur le dessin animé Disney dont la platitude nivelle bien tristement une histoire si haut perchée.

 

La version de Tim Burton est, quant à elle, franchement imbuvable.

 

Tantôt heroic fantasy pure soupe avec une improbable Jeanne d'arc au sommet du ridicule, tantôt blockbuster pour amateurs de clichés éculés et grosses ficelles, effets spéciaux et remplissage, cette "Alice" là se perd dans la banalité et le pastiche. Et tant mieux.

Le réalisateur ne nous avait-il pas  prévenu, dès le début, quel clin d'oeil, en faisant dire à la moitié de ses personnages qu'Alice était une fausse?

En réduisant un tel chef d'oeuvre à ce ramassis d'obsessions (la prédominence de Johnny Deep, la sombreur, le bien versus le mal), Tim Burton semble vouloir assassiner conjointement  la Poésie et le "Nonsense" qui regorgent dans l'oeuvre originale.

 

Au contraire.

 

En proposant uniquement, comme il l'a déclaré  "l'effet que l'oeuvre de Lewis Carroll a eu sur moi et sur les gens", Tim Burton se tire volontairement une balle dans le pied.

En démontrant que son film n'est qu'une élucubration inspirée de l'oeuvre originale, force est de constater que ce monsieur manque cruellement d'imagination contrairement à l'auteur originel.

En nous donnant en pâture un scénario ahurissant de poncifs et d'effets d'annonce, enrobé de 3D en veux-tu-en-voilà, Tim Burton hisse au sommet la véritable histoire.

 

L'intromission de personnages débiles tels le Jabberwocky, dragon furieux et sanguinaire ou encore la Reine Blanche qui n'a pas d"égale dans la mièvrerie ne peuvent remplacer les démentiels Empty Dumpty et la Duchesse omis volontairement.

Burton persiste et signe dans sa volonté très nette de réaliser une niaiserie.

 

Imaginer Alice en guerrière justicière rebelle et cascadeuse infirme la capacité de Burton à retranscrire " ce ton unique", "le mieux possible".

 

Je jubile.

 

Rien ne m'aura autant donné envie de relire les originaux que ce film ostentatoire et prétencieux.

 

Bravo Tim Burton!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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